Il est tard

Allongé sur mon lit blanc j'attends
J'attends que celle qui s'est invitée
Celle qui s'est installée
Engendrant pairs, et fils
Ronge mon corps jusqu'à la fin
Il est tard, trop tard

« Votre lit est refait .. » 
Appel d'évidence « ...pour votre décès »
On me parle, je ne peux répondre, m'énerve in petto
Les bruits m'irritent, les voix m'exaspèrent
La poésie me calmerait
La musique classique ferait taire les silences
et les voix affectées
Ma respiration n'est plus qu'un essoufflement permanent

J'aurais pu rire un instant si j'en avais la force en imaginant qu'un rictus sur mon visage serait un peu comme rater sa mort tant il eut été indicible et déplacé

La morphine a tenue ses promesses, la douleur s'est éclipsée
Hormis la déglutition qui agit comme on enfonce des lames de rasoir
Tout est somnolant

Que j'aimerais être sortis de vos vies sous un prétexte au lieu que vous sortiez de la mienne  à travers un rideau de larmes cinglant les âmes à jamais

Lentement, oublier les voix qui s'éloignent
Oublier de respirer
Oublier son cœur
Oublier